Les séances de travail à la maison se déroulent de façon journalière, y compris le week-end, sur une durée d'1 à 3 heures par jour. La durée varie en fonction de la prise en charge extérieure de Camille (hôpital de jour, école, orthophoniste, psychologue ABA), de son état de fatigue, émotionnel et de sa motivation. Même lorsqu'une séance dure moins longtemps, l'important est de conserver ce rituel pour maintenir la motivation, les compétences émergentes et acquises.
J'introduis régulièrement, par petites touches, de nouveaux apprentissages et/ou de nouveaux jeux, matériels éducatifs et supports pédagogiques. J'alterne ainsi entre des activités qui lui plaisent et pour lesquelles elle est performante et des activités d'apprentissage qu'elle ne maîtrise pas encore. Comme tout enfant autiste, Camille a besoin de prévisibilité et d'une certaine maîtrise sur son environnement. Une nouvelle activité peut générer de la frustration, en raison de la non-compréhenion des objectifs et/ou de l'exercice et de la peur de l'échec. Aussi, je lui fais découvrir progressivement le matériel avec des manipulations simples avant de faire le jeu.
Par exemple :
- Pour le puzzle des métiers, j'introduis 4 ou 5 métiers (sur les 15 disponibles) que Camille connaît pour la guider dans ses apprentissages en y associant la carte correspondante (contexte et objet comme le courrier pour le facteur, le ballon de foot pour le footballeur, la marmite pour le cuisinier...).
- Au départ, je ne lui demande pas d'associer les paires d'elle-même (le pompier et son camion, l'agriculteur et son tracteur...), je le fais devant elle en lui montrant les associations.
- La fois suivante, je reprends ces 5 métiers par paires et je lui demande de les assembler. Je reprends le nom des métiers et la guide vers l'objet correspondant si elle ne trouve pas.
- Petit à petit, j'élargis les cibles métiers et le nombre de cartes pour enfin les mélanger.
Chaque séance de travail comprend des activités autour :
- du graphisme et de la motricité fine (tracés horizontaux et verticaux, jeux des clous avec oui-oui, collage d'images et de gommettes dans une surface délimitée, découpage depuis peu)
- de la compréhension du langage à base de cartes, d'imagiers ou du jeu du lynx en parallèle de la discrimination visuelle
- de la lecture (reconstitution d'un mot en associant les lettres identiques, reconnaissance des lettres)
- des mathématiques (numération, tri)
- des lotos/mémorys
- de 4 à 5 puzzles (jeux) différents de 2 à 5 pièces
- de la perception (couleurs, grandeurs, formes)
- de l'imitation motrice globale
- de jeux de discrimination visuelle.
Parallèlement, nous travaillons sur l'autonomie et la vie quotidienne : mettre le couvert, s'habiller (pour l'instant uniquement le bas), ranger à sa place, le chaînage des actions (par exemple, lorsque Camille va aux toilettes, elle oublie souvent d'éteindre la lumière et de fermer la porte. Je reprends donc avec elle toutes les étapes).
A ce propos, je vais prochainement concevoir sous forme d'images le chaînage d'actions "Aller aux toilettes" pour qu'elle intègre toutes les étapes.
Je la sollicite aussi, à de nombreuses reprises dans la journée, pour écouter une consigne : "Range tes chaussures", "Eteins la lumière", "Va chercher du sopalin, la sucette pour Marius...". Camille aime rendre service aux autres. Aussi, j'en profite pour développer son sens de l'écoute.
Maintenant qu'elle est attentive sur les séances d'apprentissage à la table, je lui demande d'accomplir davantage d'activités de façon posée et organisée.