Photo de classe
Toujours dans une démarche individualisée et dans l'optique d'accessibiliser la communication, j'ai crée un montage pictographié autour de la photographie de classe de Camille. Située au-dessus de son bureau, elle est l'objet de demandes journalières récurrentes. Le fait d'ajouter autour de celle-ci des pictogrammes sur le thème de l'école permet de créer des points d'ancrage et d'ouvrir à une lecture nouvelle, favorisant les échanges et le partage d'informations.
Je me suis inspirée du livre Communiquer autrement. Accompagner les personnes avec des troubles de la parole ou du langage : les communications alternatives dont je parle ICI, que j'ai beaucoup apprécié dans l'approche humaniste qui est donnée à l'usage de la communication multimodale et à l'individualisation dans sa mise en oeuvre.
Cette nouvelle photographie donne à converser autour des activités réalisées à l'école, des personnes qui ont accompagnées la journée, du temps... Les pictogrammes disposés autour de la photo, parsemés et non structurés en phrase, "permettent d'éviter l'écueil de la légende qui fermerait la conversation sur un seul et unique acte de langage, écrit et donc destiné à être lu. Il est bien plus intéressant de lui montrer à cet instant-là, des signifiants avec lesquels construire désignation après désignation une phrase inattendue, plutôt que de lui relire indéfiniment la même phrase".
Et dans le prolongement, un commentaire inattendu produit par Camille, hier, en regardant sa photo de classe :
"Fanny (sa poupée) ne va pas à l'école", suivi des pictogrammes "maison" et "maman". Pour formuler une négation, Camille a détourné un pictogramme introduit dans la matinée "jour sans classe" et a répondu à ma négation (le fait que les poupées ne vont pas à l'école) en ajoutant que sa poupée restait à la maison avec maman.
Je suis toujours surprise de la façon dont Camille se saisit de ses classeurs de communication et de l'utilisation des pictogrammes qu'elle utilise maintenant à bon escient. Je m'aperçois qu'elle s'est appropriée l'ensemble de ses classeurs (que je vous présenterai prochainement en détail ICI) et qu'elle en connaît chaque recoin. Par exemple, elle va passer avec aisance du classeur des poupées où elle va rechercher un pictogramme dans une catégorie précise puis va prendre son classeur du quotidien où elle va manipuler un pictogramme dont elle avait besoin pour formuler sa phrase et qui n'était pas dans le classeur des poupées. Elisabeth Cataix-Nègre dans l'ouvrage cité précédemment, parle "d'un apprentissage d'une langue dont on enseigne le vocabulaire".
Nommer les pièces de la maison sur la base d'un puzzle
Camille possède le puzzle d'observation de la maison de chez Djeco qu'elle réinvestit beaucoup ces temps-ci. Pour l'aider à étendre l'utilisation des pictogrammes sur les lieux dans les situations quotidiennes, je lui propose à partir de ce puzzle de nommer les différentes pièces de la maison en leur apposant le pictogramme correspondant.
Nous avons également introduit les pictogrammes en haut et en bas pour l'amener à les utiliser à notre domicile et à formuler des demandes pour aller au rez-de-chaussée ou à l'étage.
Tableau des émotions
Cette affiche a été positionnée dans la chambre de son frère Marius, pour verbaliser la survenue d'émotions disproportionnées et nommer les émotions suscitées par ces réactions dans l'entourage. Il suffit de poser le pictogramme de la personne et de l'émotion correspondante, l'un à côté de l'autre.
Cet outil vient en complément du travail réalisé sur les émotions (Cf. Les visages : reconnaissance des émotions simples (1)) et a fait l'objet, au préalable, d'une reconnaissance des pictogrammes.
Son frère l'utilise beaucoup en association à un moment précis où il prend le pictogramme et mime l'émotion (particulièrement la colère, la tristesse et la maladie). C'est un excellent outil de partage entre frère et soeur.
Affiche des jeux autonomes
Deux affiches avec une bande-phrase figée constituée des pictogrammes "Je choisis de travailler seule ..." ont été apposées sur le mur à des endroits stratégiques (au-dessus d'un espace de jeux au salon et dans la chambre de son frère).
Ces petits aménagements sont propres à solliciter la désignation et les occasions de choix. Camille utilise spontanément cet outil, accompagné d'une réglette de trois activités autonomes pour visualiser le déroulement des activités.
Les images des jeux lui permettent, par exemple, lorsque je suis dans une autre pièce ou non disponible, de me faire une demande appropriée en déscratchant le pictogramme, en me le pointant puis en me nommant pour réaliser l'activité avec elle.